Point de situation BSS

1.

POINT DE SITUATION BSS
Décembre 2020

2. BSS/Décembre 2020

03/12 : Dans le cadre de la mise en
œuvre du programme « Renforces »,
l’Union
européenne,
à
travers
l’ambassadeur Wolfram Vetter, procède
à la remise officielle de matériel aux
forces armées burkinabè, au Camp
Général-Aboubacar-Sangoulé-Lamizana
de Ouagadougou. D’un coût global de
2,6 milliards de francs CFA (3,9 millions
d’euros), ce lot se compose notamment
d’une unité de forage, de matériel de
détection d’EEI, de rouleaux de
concertina, de gabions et de blindés. Ce
don vise à accroître les capacités
opérationnelles des unités burkinabè
engagées dans la lutte contre le
terrorisme.

3. BSS/Décembre 2020

03/12 : Dans un entretien accordé à RFI et France 24, le Premier ministre
malien de transition, Moctar Ouane, reconnaît les négociations conduites
avec les groupes terroristes : « une dynamique en cours » pour « rétablir
la sécurité sur l’ensemble du pays. »
03/12 soir : Les 121 membres du CNT
(Conseil National de Transition) sont
enfin connus. Parmi les membres de
l’institution, on retrouve des proches
de l’imam Dicko ainsi que plusieurs
figures de l’ex-rébellion, comme
Mohamed Ag Intalla, par ailleurs chef
traditionnel de la tribu des Iforas à
Kidal, dans le Nord-est du Mali.
06/12 : L’attaque d’un groupe armé dans la
région de Farabougou fait deux tués, entre
deux et six blessés, et un disparu.
05/12 : Le colonel Malick Diaw, numéro deux
de la junte, est élu à la tête du CNT.

4. BSS/Décembre 2020

09/12 : Depuis plusieurs semaines, des hommes
armés ont pris le contrôle des sites artisanaux
d’orpaillage de la province du Soum, l’une des
principales activités économiques de la région.
En 2019, le Burkina Faso a extrait plus de 50
tonnes d’or, se plaçant au quatrième rang des pays
producteurs d’Afrique.

5. BSS/Décembre 2020

10 au 14/12 : Les combats auraient repris entre combattants du GSIM et
de l’EIGS, tournant à l’avantage des premiers. Un avantage toutefois
réduit par des frappe de la Force Barkhane les ayant principalement
visés, favorisant ainsi finalement ceux de l’EIGS. Barkhane n’a souhaité
faire « aucun commentaire » sur le sujet, précisant réaliser ses opérations
« en fonction des renseignements disponibles », « sans discrimination »
entre les groupes terroristes ennemis.
Précisions et commentaire : Une erreur, selon nous, car il existe des
degrés dans la gradation de l’ennemi. Rappelons la principale différence
entre les deux groupes : l’EIGS vise l’instauration d’un califat
transnational là où le GSIM se fonde d’abord sur l’ethnie et se concentre
par conséquent sur le niveau local _ l’Azawad pour les Touaregs, le
Macina pour les Peuls _ en premier. Si la France se déclare en guerre
contre le terrorisme islamiste international, son principal ennemi est bel
et bien l’EIGS, et non le GSIM en pourparlers avec Bamako.

6. BSS/Décembre 2020

12/12, en début de soirée : Près de 70 hommes armés appartenant
probablement à Boko Haram s’attaquent à la localité de Toumour, dans la
région de Diffa, incendiant plusieurs centaines d’habitations ainsi que le
marché central et faisant au moins 34 tués. La commune de Toumour
accueillait des milliers de déplacés.
11/12 : Une attaque ciblant un « marcheur pour la paix » fait un mort (le
« marcheur » arrivé la veille dans la localité) et deux blessés graves à
Chétimari.

7. BSS/Décembre 2020

19/12 : Malgré les anomalies et des irrégularités constatées,
le Conseil constitutionnel déclare le scrutin « régulier,
transparent et sincère », et valide la victoire du président
sortant Roch Marc Christian Kaboré au premier tour de
l’élection présidentielle.

8. BSS/Décembre 2020

21/12 : Près de la frontière malienne (non localisé précisément), une patrouille
de l’armée nigérienne tombe dans une embuscade tendue par un groupe armé
(cinq soldats nigériens et quatre assaillants tués).

9. BSS/Décembre 2020

21/12 : Une opération conduite par Interpol en collaboration avec l’ONU
au Mali, au Niger, au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire permet de saisir
plus de 40.000 bâtons de dynamite et détonateurs, ainsi que 60.000 litres
de carburant de contrebande en provenance du Nigeria.
23/12 : Dans un rapport remis aux membres du Conseil de sécurité de
l’ONU, la « Commission d’enquête internationale pour le Mali »,
composée d’experts internationaux indépendants, accuse les groupes
armées terroristes et la milice Dan Na Amassagou de crimes contre
l’humanité. Toutes les parties prenantes au conflit, dont les groupes
armées signataires des accords de paix, mais aussi et surtout l’armée
malienne sont accusées de crimes de guerre sur la période étudiée de
janvier 2012 à janvier 2018.
Entre le 21 et le 23/12 : Sept
personnalités importantes issues du
monde des médias, des institutions
maliennes ou même de la présidence
sont arrêtées par la sécurité d’État.
24/12 : Deux des personnes arrêtées
sont relâchées. De son côté, l’exPremier ministre Boubou Cissé porte
plainte contre X après l’irruption chez
lui, en son absence, d’hommes armés
qui auraient agressé ses employés et
fouillé sa maison.

10. BSS/Décembre 2020

28/12 : Trois soldats de la Force Barkhane appartenant au 1er régiment de
chasseurs sont tués dans l’explosion d’un EEI entre Hombori et Gossi.
28/12 : Dans un communiqué rendu public ce jour, le procureur de la
République explique avoir reçu une dénonciation des services de sécurité
sur « des faits d’atteinte à la sûreté de l’État ».
31/12 : Une information judiciaire est ouverte contre l’ex-Premier
ministre Boubou Cissé.

11. BSS/Octobre 2020

BSS/Décembre 2020
Appréciation de situation :
Sur le plan sécuritaire, la période écoulée a été marquée par une nouvelle baisse significative à la
fois du nombre et du niveau des incidents sécuritaires, baisse entamée au début de l’automne (voir
graphique page suivante). Cette baisse de l’insécurité est certainement due, pour partie, aux coups
portés à l’ennemi sur le terrain. Cependant, on ne peut exclure, ainsi que nous l’avons déjà évoqué
dans nos deux points précédents, qu’elle soit liée aux discussions entamées depuis plusieurs mois
entre Bamako et les groupes armés terroristes hors EIGS ainsi qu’aux tractations ayant conduit à
l’intégration de Touaregs au sein du CNT. On déplore, malgré tout, en fin de mois, la mort de trois
soldats français consécutive à la mise en œuvre d’un EEI :
1) Durant le mois de décembre, six incidents notables ont été recensés, soit trois de moins par
rapport au mois précédent et le meilleur résultat de cette année. Ces incidents ont entraîné la
mort d’au-moins 49 personnes (dont quatre djihadistes [mais certainement bien davantage du
fait des combats entre groupes rivaux et des bombardements de la Force Barkhane], cinq
soldats nigériens [+5], trois soldats français [+3] et 37 civils [+17]). Entre quatre et huit civils
ont, en outre, été blessés et un est porté disparu.
2) Bien que toujours limités, les affrontements interethniques ont persisté entre Peuls et Bambaras
dans la région de Farabougou, au nord-est de Bamako. En dépit de l’action d’hommes armés,
probablement peuls, contre des civils, l’armée semble vouloir temporiser en dialoguant avec les
premiers, espérant pouvoir résoudre la crise en douceur autour de palabres. Il y a cependant
peu de chances, dans de telles conditions, que la situation sur place évolue favorablement
dans les mois à venir.

12. BSS/Mars 2020

BSS/Décembre 2020
Nombre d'incidents
25
20
15
Nombre d'incidents
10
5
0
Bilan incidents BSS de l’année 2020
Notre étude ayant débuté en mars, les mois de janvier et février ne sont pas pris en compte