La Belgique: un Etat fédéral
1. La Belgique: un Etat fédéral (1993)
3 langues nationales: Français/Néerlandais/Allemand1 frontière linguistique (1963)
3 Communautés (matières culturelles) :
- française
- néerlandophone
- germanophone
3 Régions (matières économiques):
- wallone
- flamande
- bruxelloise
10.000.000 habitants et superficie: 30.500 km2
1
2. Repérages historiques I
Création suite à la Révolution de 1830Mais avant ?
- La Lotharingie, pays de « l’Entre-Deux » (843)
- Les ducs de Bourgogne (1363) : le « siècle d’or »
pour les Pays-Bas
- Charles Quint et le 16ème siècle « espagnol »
- échec de la révolte de 1585: scission des PaysBas espagnols Pays-Bas actuels + « Belgique »
2
3. Repérages historiques II
Habsbourg d’Espagne Traité d’Utrechten 1713 (fin de la guerre de succession
d’Espagne)
Habsbourg d’Autriche 1792
France 1815 (Congrès de Vienne)
Hollande août 1830 (Révolution belge)
21 juillet 1831: Léopold Ier, 1er roi des
Belges
3
4. Repérages historiques III
Existence d’une frontière linguistique depuis lehaut Moyen-Âge:
-
Wallonie: dialectes (wallon, picard, lorrain, champenois) français
Flandre (flamand, brabançon, limbourgeois…) néerlandais
• francisation de la Flandre (surtout depuis 1750)
• bilinguisme national (1898)
• frontière linguistique (1963)
• fédéralisme (1991)
Oppositions : économique, sociologique, idéologique, démographique et
religieuse
Le seul lien: la bourgeoisie francophone « unitariste »
4
5. Politiquement
CatholiquesLibéraux
Union et… désunion au cours du 19ème siècle
POB: 1885 (<fraction progressiste des libéraux)
1893: suffrage universel tempéré par le vote plural
1919: suffrage universel (masculin…)
« Question flamande »: clivage social allié au linguistique
5
6. Littérature francophone de Belgique
Pourquoi un titre si long ? Y en a-t-il d’autres?Deux critères pour définir un ensemble littéraire:
- la langue
- la nation
2 notions « par essence » problématiques en Belgique!
- la littérature elle-même! (ex.: LA litt. française)
Définitions possibles de la littérature belge:
Géographique (les territoires « belges » ou… la wallonie!)
Politique ou historique (création en 1830)
Linguistique (se créer une « langue belge »)
6
7. Extrait: le critère géographique
L’appartenance nationale cède le pas, normalement, à l’appartenancelinguistique, même si elle détermine une particularité du tempérament
individuel. Un écrivain de Belgique ou de Suisse, si sa langue est
celle de la communauté littéraire française, appartient en principe
à celle-ci. Il est trop proche de la France, trop soumis à ses influences,
trop imprégné de sa culture et de ses traditions, trop attentif aux
mouvements de la pensée et des lettres à Paris pour ne pas se
rapprocher des lettres de l’esprit français et ne pas s’intégrer dans la
littérature française. Il est dans le même cas qu’un écrivain du Midi ou
du Jura ou de Normandie[1].
[1] Joseph Hanse, « Littérature, nation et langue », Bulletin de l’Académie royale de langue
et littérature françaises, p.102.
7
8. Le modèle gravitationnel
On considère les ensembles littéraires francophones (littératuresmineures, marginales, émergentes ou périphériques) comme des
planètes… gravitant autour d’un centre d’attraction (Paris)
(≠anglophones, lusophones, hispanophones<nbre usagers+centralisme)
L’accent peut être mis sur :
- un rapprochement avec la France et sa littérature (littérature belge
de langue française ; littérature française de Belgique) :
mouvement centripète
- une différenciation (littérature francophone belge/de Belgique):
mouvement centrifuge
C’est donc un point de vue relativiste et relationnel et non essentialiste. Ce rapport
« Belgique »-France = modèle gravitationnel (< sociologie de la littérature)
8
9. La périodisation en 3 phases
Phase centrifuge : 1830-1914 - Littérature belge(de langue française)
Phase centripète : 1914-1960 - Littérature
française de Belgique
Phase « dialectique » - Littérature francophone de
Belgique
- 1960? : les grandes grèves + décolonisation congolaise
- 1970? : débuts des réformes de l’Etat + œuvres littéraires + discours
critique
9
10. Création d’une littérature et constitution des trois mythes
Dès les années 1820, deux questions se posent:1) Peut-on écrire avec « la langue de la France »?
2) Comment écrire? Comme à Paris? nécessité de dire son Histoire à
travers des figures mythiques nationales mais lesquelles?
La « Légende noire »: l’Age d’Or du 16ème
siècle
- Henri Moke: « Les gueux de mer » (1827)
- Charles De Coster: « La Légende d’Ulenspiegel » (1867)
- Michel de Ghelderode, etc.
10
11. Création d’une littérature et constitution des trois mythes
Survalorisation symbolique de la nordicité:« nordicité + langue française = discours sur la LB
1914 » :
La « Flandre littéraire et picturale »: un pays de
peintres ! (surtout après 1851)
La question de la langue: fusion réussie des
sensibilités germaniques et latines = « l’âme belge »
(1897, E.Picard)
Affermissement du « mythe nordique » conforté
par le bon accueil parisien à la fin du 19ème siècle
(« exotisme »).
11
12. Attitudes par rapport à la langue: « l’écriture belge »
Attitudes par rapport à la langue:« l’écriture belge »
Baroque ou carnavalesque: solution
distinctive p/r à la France (archaïsmes de De Coster,
cultismes de Lemonnier, néologismes de Verhaeren, etc.)
Purisme (par ex. entre 1830 et 1880 « rébellion » de De Coster)
Dialectique (cf. la devise de la Belgique: « L’union fait la force »)
Aucune des trois attitudes ne disparaît vraiment au cours des trois
périodes mais l’une ou l’autre est dominante
12
13. Marc Quaghebeur (1982), Balises
A côté des « trois périodes », existe une série deconstantes irréductibles à la production française
qui traversent toute notre histoire littéraire :
- irrégularité linguistique
- déni de soi et de l’Histoire
- marquage « en creux » de l’identité belge
13
14. Création d’une « littérature nationale » après 1830?
Création d’une « littératurenationale » après 1830?
Inexistence d’une langue nationale
Division linguistique
Petit pays
« Caractère belge »?
Mobilisation des élites intellectuelles pour la
politique
Manque d’instruction des Belges
Existence des nombreuses contrefaçons ou
« piratage » (†1852)
14
15. Extrait
Le grand écueil pour notre littérature naissante, chacun s’en rendaitcompte, c’était l’imitation de la France. Depuis des années, les
proscrits et les immigrés français régnaient sur nos cénacles littéraires.
Ils brillaient dans les salons, dans la presse, au barreau, ils étaient
incomparables comme conférenciers. On ne pouvait leur dénier le
mérite d’avoir éveillé dans nos villes la vie de l’intelligence. Plusieurs
d’entre eux même s’étaient définitivement fixés à Bruxelles ou à
Liège, et incorporés à la vie nationale.
Albert Dasnoy in Les beaux jours du romantisme belge (1942)
15
16. Création d’une « littérature nationale » après 1830: la phase centrifuge
Création d’une « littérature nationale » après1830: la phase centrifuge
Copie servile de ce qui se fait en France
tension intérieure et esthétique (d’où nos trois
rapports à la langue française)
Romantisme en France romantisme national en Be!
Premier courant littéraire belge.
- mission sociale de l’écrivain/constitution de l’identité nationale
- contre les « excès français »
- goût pour le romantisme allemand
Importance du roman historique (genre typiquement
romantique) recherche d’une justification politique de la
Belgique dans le 16ème siècle (« siècle d’or »)
16
17. Création d’une « littérature nationale » après 1830: la phase centrifuge
Création d’une « littérature nationale » après1830: la phase centrifuge
Arrivée d’émigrants français en 1851...
Réalisme en France dès 1850 réalisme
contestataire en Be! Second courant littéraire
belge.
Pas d’ambition totalisante mais tranches de
vie, études de mœurs et analyses
psychologiques: critique de la classe
dominante et du clergé
Exemples: Emile Leclerq, Paul Reider
17
18. Charles De Coster (1827-1879)
« La légende et les aventures héroïques, joyeuses etglorieuses d’Ulenspiegel et de Lamme Goedzak au pays de
Flandre et ailleurs » (1867)
Moment fondateur de nos lettres: premier roman
francophone de l’histoire
Maitrise des trois mythes fondateurs
Tijl l’espiègle: œuvre essentiellement double (satirique et
épique, légende et histoire, tragique et burlesque)
Roman historique hors de l’Histoire
Invention d’une langue nouvelle, baroque et archaïsante :
le carnavalesque (≠du purisme des années 1830-1880)
Reflet de la tension internationale et nationale (religion et
luttes sociales)
18
19. Le tournant de 1880: Renaissance des lettres belges
Explosion du nombre de revue littérairesentre 1875-1885
Défend l’autonomie de la littérature belge
La revue « Jeune Belgique » (1881-1897)
dont la devise est « Soyons-nous! »:
Professionnalisation des écrivains: vivre de sa plume
Autonomisation du politique mais demande de mécénat d’Etat !
Modèles esthétiques français ! mais revendication d’une « langue belge »
Doctrine parnassienne de « l’art pour l’art »
« Redécouverte » de De Coster
19
20. Le naturalisme en France
Trois sources d’Emile Zola:Auguste Comte: le positivisme
Claude Bernard: méthode expérimentale
Hippolyte Taine: déterminisme (race/milieu/moment)
Les romanciers naturalistes voient le roman
comme un document objectif chargé de rendre
compte de la réalité de manière scientifique.
20
21. Le naturalisme en Belgique
Camille Lemonnier (1844 - 1913)Se lie aux naturalistes français en les publiant dans
sa revue le « centre » vient à lui
« Maréchal des lettres belges » en 1883: Un Mâle
à la tête de la nouvelle génération
Langue artiste, baroque : le « macaque
flamboyant »
« Naturisme » (≠ démarche scientifique de Zola et la modernité )
21
22. Le symbolisme en France
Thèmes: monde éthéré,esthétique raffinée, mort,mémoire, silence, temps…
Manifeste de septembre 1886 de Jean Moréas
Pas de chef de file comme pour le parnasse ou le
naturalisme mais:
Stéphane Mallarmé
Paul Verlaine
« Les symbolistes sont ceux qui se sont opposés à ce qui était classique
en poésie et à ce qui pouvait plaire à un large public » (P.Valéry)
définition presque sociologique + rupture des codes en place
22
23. Le symbolisme en Belgique I
Les « Jeune Belgique » refusent en 1885 lesnouveautés symbolistes (¤forme)
1886: restructuration du champ littéraire
belge L’Art moderne (littérature nationale et
engagée) et La Wallonie (symboliste)
Georges Rodenbach et Maurice
Maeterlinck
23
24. Le symbolisme en Belgique II
Âge d’or de la littérature belge! (consécration avec le prixNobel en 1911 pour Maurice Maeterlinck)
Majoritairement flamands francophones et rentiers
Important réseau de relations avec la France
Domaines non touchés par les symbolistes français
(roman et théâtre): « dysfonctionnement
générique »
« Nordicité désincarnée » exotisme
Fort engagement social (≠France): alliés au POB
24
25. Le théâtre symboliste de Maeterlinck
Importance cruciale du théâtre à l’époque!4 piliers: auteur, critique, vedette, directeur.
Théâtre symboliste: auteur lié au metteur
en scène. Annonciateurs:
Wagner: idée du spectacle total
André Antoine et le « Théâtre Libre » (1887)
Paul Fort et le « Théâtre d’art » (1891-93)
c’est ici qu’intervient Maeterlinck!
25
26. Le théâtre symboliste de Maeterlinck
Théâtre de la voix : ce qui parle >> la personnequi parle.
Deux types de voix: distance entre ce que sont les
personnages, matériellement, et l’idée qu’ils
incarnent.
théâtre statique : le lieu de l’action est un lieu
de l’intériorité.
théâtre de marionnettes : la présence de l’être
vivant sur scène pose problème car il renvoie au
réel.
26
27. Conclusion du symbolisme belge
Seul mouvement littéraire belge cité dansl’HLF
Moment essentiel pour l’HLB : (centre
périphérie) pour chercher des auteurs qui
occuperont une place laissée inoccupée par
le centre
Rapport de complémentarité p/r au centre
succès!
27
28. L’après 1914: la modernité
La guerre 14-18 :Belgique: seul pays occupé à 95%
« Conseil des Flandres » créé par l’Allemagne :
les deux composantes linguistiques sont face-àface
1919: SU rend compte de la dualité du pays
Choc culturel intense: déclin de l’image de
l’Allemagne romantique+ neutralité du pays
bafouée le rêve de synthèse européenne est
perdu
28
29. Conséquences de la Guerre 14
Conséquences : chute du mythe unitaire nordique(« l’âme belge » n’a plus de sens) marque le
début de la « dénégation de soi » et de la phase
centripète.
L’identité flamande se dit désormais en néerlandais
Littérature belge=écrivain wallo-bruxellois : quelle
identité de rechange?
Recentrage sur Paris :« entrisme » ou
« suivisme »
Académie Royale de Langue et de Littérature françaises
de Belgique (1920) [Jeune Belgique; Lundisme]
Le Manifeste du groupe du Lundi (1er mars 1937)
29
30. Conséquences de la guerre 14
Marque les débuts de la veine néo-classique quiassurera son succès dans l’après guerre 45
(souvent : entrisme strict)!
Caractéristiques de l’esthétique centripète:
Suivisme, conformisme esthétique
Occultation des marques belges
Thèmes universels
Exceptions à cet « alignement »:
Le surréalisme belge
Les paralittératures: roman policier, BD, fantastique
Rem: le fantastique peut être vu comme une autre forme
de dénégation de soi < déprise du réel!…
30
31. Le surréalisme en France
Quelques noms: André Breton (le « pape »),Philippe Soupault, Robert Desnos, René Crevel,
Paul Eluard, Louis Aragon…
Mouvement de rupture radicale ou s’inscrivant
dans la continuité du symbolisme
Le Manifeste du Surréalisme (1924):
écriture automatique
idée du « non-littéraire »: changer la vie (< Rimbaud)
31
32. Le surréalisme en Belgique
Pratique littéraire réellement originale (≠France),découvert en 1980!! (cf. texte de P.Mertens)
Quelques noms:Paul Nougé, Louis Scutenaire,
Camille Goemans, René Magritte
3 différences avec le surréalisme français :
Refus de l’écriture automatique
Rapport différent au politique
Rapport différent à l’institution littéraire
32
33. Méfiance du langage: le choix d’une écriture
Paul Nougé:La solution de continuité (1934)
Equations poétiques
1
Du chat au chapeau
Des seins à la ceinture
Des cils au silence
Du sort à la sorcière
Comme du sol au soleil
La distance n’est pas grande
2
Un chat entre les seins
Le sort entre les cils
Sur le sol chapeau ou ceinture
Silence de sorcières au soleil
33
34. Le surréalisme en Belgique II
Comment agir sur le monde littéraire? lesystème des masques. Les surréalistes
belges = une « société secrète ».
Masque de la peinture
Masque de la réécriture
• Importance de Lautréamont
• Le Journal de Nougé
• La revue Correspondance (1924-1926)
34
35. Les paralittératures
Georges Simenon: le roman policier et lanaissance du commisaire Maigret (1929)
Georges Rémi dit Hergé: la bande dessinée
avec Les aventures de Tintin (1929)
On pourrait y ajouter:
La littérature fantastique: rémanescence des
forces centrifuges. Ex.: Jean Ray
35
36. Le fantastique
Genre lgtps méprisé en France < remise en question duquotidien et du cartésianisme?
succès en Belgique (< refus de l’histoire)!
1880: symbolisme fuite du réel et absence
d’ancrage
« Décentrement esthétique » (≠Paris)
Écrivains francophones nés en Flandre
(rémanence de la 1ère phase + sentiment
d’étrangeté)
Obsession du questionnement identitaire!
Franz Hellens (1881-1972), Jean Ray (1887-1964)
36
37. Essais de définition
Incertitude entre l’explication rationnelle etsurnaturelle d’un phénomène surprenant, suscitant
souvent la peur, au sein d’un univers apparemment
normal:
Le fantastique, c’est l’hésitation éprouvée par un être qui ne connaît que les lois
naturelles, face à un événement en apparence surnaturel.[…] il y a un phénomène
étrange qu’on peut expliquer de deux manières, par des types de causes naturelles et
surnaturelles. La possibilité d’hésiter entre les deux crée l’effet fantastique. […] Le
fantastique occupe le temps de cette incertitude.
TODOROV, Introduction à la littérature fantastique, p.29.
Mieux: violation du principe de non-contradiction
Etrange fantastique merveilleux
37
38. Distinction de deux « genres »
Distinction de deux « genres »Fantastique (Ray)
- donne une forme à l’irréel
- transgression du principe
de non-contradiction
- est de l’ordre du jeu
- consensus sur la nature de la réalité
- peur : matérialisation des
figures de l’irréel
- espace : comble et délaissé ;
on s’y perd
Réalisme magique (Hellens)
- fait percevoir l’irréel
- principe de syncrétisme
totalisateur
- postulats de type métaphysique ou
sacré
- perception subjective du monde
- pas de peur : dissimilation derrière
le réel de ces figures
- espace : vide et hanté ; on s’y
cherche
38
39. Charles Plisnier (1896-1952)
Faux-passeports (1937): un roman engagé?La littérature engagée:
France: les « Intellectuels »
Belgique: pas de « capital de légitimité »
Réponse symétrique à celle de Nougé
(avant 1928)
« L’anti-Sartre » belge
39
40. Evolution du théâtre dans l’entre-deux guerres
Evolution du théâtre dans l’entredeux guerresCrise : concurrence du cinéma
2 voies alternatives:
Le vedettariat
La dimension du spectacle d’art
• Les formes de jeu
• Le répertoire: classique/moderne
l’expressionnisme moyen de Fernand
Crommelynck et Michel de Ghelderode
40
41. Michel de Ghelderode (1898-1962)
Reprise des mythes du 19ème dans son écritureMAIS appartenance théorique aux Lundistes!
belle reproduction du hiatus belge
Refus de la psychologie et du réalisme (~Beckett)
Théâtre des sens (cf.Antonin Artaud)
Série de constantes de l’œuvre:
Langue truffée de flandrismes, archaïsmes, etc.
La mort, souvent liée au désir érotique
La femme: entre répulsion et attirance
Un monde carnavalesque (inversion des valeurs)
41
42. Michel de Ghelderode
Les 3 périodes de son œuvre:Période moderniste (années ‘20): reprise des
grands mythes (germain et latin): Faust et Don
Juan. Dérision, parodisation qui met en place la
déconstruction des figures.
Période moins expérimentale de Barabbas,
Escurial (importance du 16ème siècle).
Théâtre dans le théâtre, jeu avec le double et la
contradiction.
Succès en France dans les années ’50 et succès de
Crommelynck après 14 < périodes déstructurantes des
après-guerres
42
43. Madeleine Bourdouxhe (1906-)
La Femme de Gilles (1937)Caractérisée par son appartenance à la
phase de la dénégation de soi:
Gommage des lieux géographiques
Thèmes universels (amour, mort…)
Elisa = héroïne? N’existe que par son échec
Traces de « féminisme »
43
44. La guerre 40-45
Belgique neutre, envahie le 10 mai 1940. Campagne des 18 jours. Exil dugouvernement mais le Roi Léopold reste prisonnier des Allemands
Coupure avec la France permet une certaine autonomie.
Grande période pour :
le théâtre
la littérature policière
Après-guerre: triomphe du néo-classicisme:
refus de l’histoire concrète < rech. de reconnaissance internationale
refus de l’engagement politique < pas de résistance culturelle pdt la
guerre + erreur de « l’engagement » de R.Poulet, L.Carette
≠ France: restructuration complète du champ littéraire
(Editions de Minuit, Aragon et les communistes, Sartre):
questionnement collectif fondateur de la littérature française
contemporaine
44
45. Conséquences littéraires
Pas d’existentialisme (Sartre, Beauvoir) ni dethéâtre de l’absurde (Ionesco, Beckett) en
Belgique!
Les Lundistes érigent un monument d’hommage à
la langue française! littérature conformiste,
classique, respectueuse des règles…ex. Francis
Walder avec Saint-Germain ou la négociation
(1958)
après-guerre=déni de son identité belge:
Purisme des néoclassiques
Fantastique/réalisme magique
45
46. Jacqueline Harpman (1929-?)
Premier roman: Brève Arcadie (1959) ~ LaPrincesse de Clèves (1678)!
Coupure de 1966 à 1987 psychanalyse
Importance de la langue, son « hypercorrectisme »
Moi qui n’ai pas connu les hommes: météore qui
renvoie vers le fantastique.
Féminisme: image de femmes fortes, en prise avec
un questionnement sur leur part masculine (ex:
Orlanda)
Illustre le succès de la littérature féminine des
dernières années (par ex.: Amélie Nothomb)
46
47. Réappropriation progressive de l’histoire/identité belges
Difficulté de décrire la littérature des 40 dernières années< les groupesdisparaissent (dernier=Nouveau Roman)!
1955: Christian Dotremont avec La Pierre et
l’oreiller.
Postsurréalisme
Invention de COBRA (1948-1951) et des
« logogrammes »
La tentation du « Nouveau Roman »: Dominique
Rolin, Hubert Juin, J-G.Linze. Remise en question de
la phrase et de la construction classique françaises.
47
48. Le « Nouveau Roman » en France
Le « Nouveau Roman » enFrance
Le « groupe »: A.Robbe-Grillet, M.Duras, C.Simon, R.Pinget,
N.Sarraute… De 1955 vers le milieu des années ’70.
Traumatismes de la Seconde Guerre Mondiale:
Shoah
Bombe A
Les « Trente glorieuses »: triomphe de la société de
consommation « réification »
Affirmation d’un nouveau réalisme à travers une triple
crise:
Crise du personnage
Disparition de l’histoire
Questionnement sur la langue
Parallèle avec le « théâtre de l’absurde » (Beckett, Ionesco,
Adamov)
48
49. Dominique Rolin (1913-?)
2 grandes périodes:Période classique (1942-1960): de Les Marais à
Le Lit. Appartenace au roman traditionnel:
(chronologie linéaire, décors bien plantés, personnages classiques
(portraits phys./psych.)). Thèmes: (cellule familale, tyrannie du père,
faiblesse de la mère, la mort d’un enfant, la maison).
1960-mnt: brisure de la structure classique +
introspection autobiographique
Un roman « à part »: L’Enragé (1978)
49
50. Réappropriation progressive de l’histoire/identité belges II
Marcel Moreau: toujours hantise de la langue maissouci retrouvé des réalités belges.
Début de la phase « dialectique »:
Dépassement de l’opposition centrifuge-centripète/production
légitime-production identitaire.
La « belgitude » (1976): Pierre Mertens,
Conrad Detrez, René Kalisky. Sensibilité
nationale et internationale, moins marqués par les
problèmes du langage.
50
51. La phase « dialectique »
La phase « dialectique »Deux moments de cette affirmation identitaire:
La « belgitude » (<postcolonialisme) + La
Belgique malgré tout (1980):
déficit identitaire, occultation de l’histoire
aliénation et bâtardise linguistiques
Affirmation « négative » et… bruxelloise(?): pas
de définition de la « belgité ».
Reconnaissance de constantes: « les irréguliers du
langage » (1990)
Années ’80: revisitation du passé belge + CFWB
Années ’90: écriture>>débats identitaires
51
52. Contexte contemporain
Mai 1968, chocs pétroliers (1972), 1989triomphe du capitalisme, « mort des idéologies »
« fin de l’Histoire » proclamée, perte des
grands « méta-récits de légitimation ».
Chute de l’horizon historique survalorisation du
présent, de l’immédiateté
SIDA
Explosion et superposition des références culturelles
Csq:
le « Moi » a perdu tous ses repères: « tout se vaut »
les « Ecoles » littéraires disparaissent
52
53. Vers une écriture postmoderne?
Tentative de remontée d’un sens (après lesexpérimentations trop formelles des « Nouveaux
Romanciers ») dans les années’80.
Retour au récit et au sujet…mais le soupçon est
partout (les « écritures de soi » < l’autofiction de
Serge Doubrovsky, fragmentisme, ludisme
parodique)
goût pour le Passé, volonté d’enracinement, de
recherche de filiations (littéraire et généalogique)
Jeu avec tous les possibles de l’écriture (ex. on
réévalue le rôle du narrateur omniscient avec distanciation ironique)
53
54. Vers une écriture postmoderne?
Une tentative d’explication du succès belge de cesdernières années (ex.: le Goncourt à Weyergans, le Médicis à
Toussaint en 2005)?
La « réhistorisation » de la littérature s’inscrit dans le
contexte contemporain
« L’irrégularité langagière » s’inscrit dans les
littératures occidentales comme un signe de
« modernité ».
« L’identité belge » est multiple (ex. la « ritallittérature ») inscription plus « universaliste »
54
55. Jean-Philippe Toussaint
« roman minimaliste », « Nouveau-nouveauroman »Peu d’intérêt pour le personnage ; récit quasiment
nul.
La Salle de bain: situation de crise (dépression
nerveuse?) non expliquée (ex. topos de l’eau).
Tournant plus psychologique avec Faire l’amour
et Fuir.
55
56. Bibliographie
JOIRET Michel, « Littérature belge delangue française », Didier Hatier.
QUAGHEBEUR Marc, « Balises pour
l’histoire des lettres belges », Ed.LABOR.
« Littératures francophones », Didier Hatier.
Votre site: http://vilnius.pbwiki.com
56